Une semaine en Casamance
Ces huit jours passés en terre casamançaise nous ont permis de découvrir une région avant tout agricole, de naviguer sur les Bolongs, d’admirer la beauté de la faune et de la flore, et surtout d’apprécier la gentillesse et l’hospitalité de la population locale.
Accompagnés de Pierre et Aude Verna ainsi que de dix membres ou sympathisants de l’association Kassumay, nous avons également profité de ce voyage pour constater la réussite de projets menés par l’association dans plusieurs villages (classes de l’école primaire de Niaguis, parrainage de classes à Ziguinchor et Boutoupa), de faire le point sur plusieurs projets en cours (lycée de Niaguis) et de nouer un contact privilégié avec les acteurs locaux.
Par ailleurs, il s’agissait de confirmer notre engagement à propos du projet que nous avions lancé avec deux autres camarades de l’École des Mines de Paris, et qui avaient effectué un voyage similaire au printemps dernier. Ce projet a pour but de financer au moyen d’un micro-crédit une décortiqueuse pour le village d’Édioungou. Il prévoit aussi d’élaborer un plan de maintenance pour les décortiqueuses d’Essyl et Niaguis, installées par Kassumay il y a déjà quelques années, dans le but de rendre leurs utilisateurs moins dépendants de réparateurs extérieurs.
Voici les informations concernant les trois fronts de notre projet :
Décortiqueuse électrique de Niaguis :
Suite à un problème de vitesse de rotation trop importante, la décortiqueuse a effectué un long séjour dans un atelier mécanique de Zinguinchor. Nous avons rendu visite au réparateur afin d’obtenir la liste des outils nécessaires à la maintenance de la machine.
En attendant le retour de la décortiqueuse, un moulin à mil a été installé dans la case de Niaguis. Il appartient au village, tandis que la décortiqueuse appartient au regroupement des femmes du quartier. Pour séparer les factures d’électricité des deux machines, nous proposons d’intégrer le prix de l’électricité au forfait d’utilisation de chaque machine. Par ailleurs, la capacité de l’installation ne permet pas de les faire fonctionner en même temps.
Nous étions sur place le jour où la décortiqueuse réparée est arrivée à Niaguis. Munis de quelques mètres de câble et avec l’aide précieuse du fils électronicien de Bouba Sow, un second disjoncteur a été installé et la décortiqueuse branchée.
Nous en avons profité pour lui fournir des clés plates de 19-17 et 10-13. La décortiqueuse, dotée de tamis neufs en acier inoxydable, est censée fonctionner pendant quelques mois.
Décortiqueuse thermique d’Essyl :
Jules Bassène, meunier en charge de la décortiqueuse, ainsi que deux représentantes du groupe des femmes, nous ont exposé les différents problèmes rencontrés :
– Les cales sur lesquelles repose la machine sont usées et n’en assurent pas une stabilité parfaite. Les cales que l’on peut trouver à Ziguinchor sont de mauvaise qualité. C’est pourquoi nous en avons emporté un exemplaire afin de nous en procurer en France.
– La courroie est très usée et sera à remplacer dans les prochaines semaines.
– Le pot d’échappement fuit à sa base car l’écrou est desserré et le filtre certainement usé.
Nous leur avons fournis une mallette de clés plates et à pipe (de 10 à 22), de tournevis plat et cruciforme et d’un marteau, selon les recommandations de Félix Manga (réparateur de Ziguinchor), afin que Jules et les femmes puissent effectuer les actions élémentaires de maintenance sans avoir systématiquement recours au réparateur.
Projet d’installation d’une décortiqueuse électrique à Edioungou :
En amont de notre voyage, nous avions identifié des fournisseurs de décortiqueuses et obtenu des devis auprès de trois fabricants sénégalais. Nous allons opter pour une décortiqueuse électrique car c’est ce type d’équipement qui présente le moins de problèmes liés à la maintenance.
La décortiqueuse d’Édioungou sera financée par un micro-crédit et gérée pour le village par Aymé Bassene, sa femme et son beau-frère (Fabien Manga). Cette gestion comprendra la tenue d’un registre d’utilisation et l’organisation du paiement au pro rata de la quantité de riz décortiqué.
La case qui accueillera la décortiqueuse d’Édioungou ne dispose pas d’électricité à l’heure actuelle : il faut donc la raccorder au réseau afin de permettre l’installation de la décortiqueuse. En se rendant à proximité de la case, il est apparu que le poteau électrique le plus proche ne se trouve qu’à 70 mètres. Une demande de devis (facturée 29700 F CFA) a été effectuée le 10/12 par Aymé, mais les techniciens de la Sénélec ne se sont toujours pas déplacés. Il faut donc continuer, depuis la France, de faire pression sur l’employé de la Sénélec chargé du dossier, dont nous avons récupéré les coordonnées, car nous n’envisageons pas de passer la commande de la décortiqueuse avant que la case ne soit équipée de l’électricité.
Nous tenons à remercier Pierre et Aude VERNA qui ont cru en notre initiative, ainsi que l’ensemble du groupe d’Isérois avec qui nous avons passé un séjour en Casamance aussi agréable qu’enrichissant.
Nous remercions aussi les différentes familles Sénégalaises qui nous ont accueillis et fait vivre des moments inoubliables, en particulier la famille BASSENE d’Édioungou et la famille SOW de Niaguis.
Guillaume & Guillaume
Bonjour, je m’appelle Bineta NDIAYE étudiante à l’École Supérieure Polytechnique de Dakar. Mes camarades et moi souhaitons faire une étude des GPF (Groupement de promotions féminines) dans la commune de Niaguis. Serait-il possible d’avoir de plus amples informations sur le travail réalisé dans cette zone?
Cordialement